Kadorrrrrr grognon

[Barraband]

car il faut avouer que ça ne lui arrive pas souvent à présent ...

On peut penser donc que c'était pas forcément négatif puisqu'il n'a plus ce comportement là...

[Minosh]

C'est possible ... En tout cas, c'est important pour moi de garder en tête que dans un contexte particulier(reste à savoir si ce sera le bon choix ) ma simple présence à ses côtés, sans autre interaction, ne sera pas forcément négative !

[Toss]

J'ai 2 trouillards à la maison... pourtant je n'ai pas la même attitude avec les 2.

- Chelsea, pas sûre d'elle, craintive dans bien des domaines, n'en reste pas moins "curieuse" et généralement va voir ce qui l'intrigue (je ne parle pas des rencontres canines )
Pareil avec les bipèdes, qui restent encore très souvent une grande difficulté pour elle, elle n'aura pas le même comportement que Rock. Elle est capable de prendre du recul et d'observer... de décider ensuite d'elle-même si elle peut s'approcher ou non. En fait ça dépend de la personne (si on la regarde ou tend la main vers elle, c'est foutu... et pour longtemps )
Je ne l'ai donc jamais "réconfortée", ni de la voix ni par une caresse. Je l'ai laissée venir près de moi (ou derrière moi) éventuellement, mais en "coupant le contact" (en me décalant de quelques centimètres).

- Rock dans des situations qui lui font peur (c'est-à-dire TOUT quand il est arrivé il y a 2 ans) a le cerveau qui se fige, n'est plus capable de rien à part fuir la queue entre les pattes Avec lui au contraire, j'ai pas mal "parlé" (j'ai usé du "c'est rien !" ). Pas vraiment de contact physique, puisqu'au départ dans les situations de panique il ne me reconnaissait pas (il m'aboyait dessus, au hasard ).
Je le mets en longue laisse (5 m) lorsque des personnes viennent, il a donc un "espace de fuite", mais la laisse semble le rassurer. Petit à petit il a appris à observer, éventuellement même à se poser (Chelsea aide aussi dans ces situations) Aujourd'hui s'il a besoin de venir près de moi lors de situations qui lui font peur (volet qui claque, bruit bizarre, vent... orage ), je le laisse venir, même si je ne m'en occupe pas vraiment. Si je vois que vraiment il n'arrive pas à se poser ou à défixer... ou lorsqu'il tente de fuir (pas toujours facile en hiver avec les portes fermées ) "c'est rien Rock ! c'est fini"... généralement ça suffit.

[Minosh]

Tes exemples sont très parlant ... chiens à problématiques bien différentes, ça a le mérite d'être clair et donne des pistes intéressantes. C'est peut-être plus difficile pour un chien donné mais dans différents contextes ... Les exemples d Elisabeth montrent bien cette subtilité.

[philebe]

Ach, je suis pas à la maison et ne peux donc pas répondre longuement, mais MERCI pour tous ces échanges et toutes ces pistes.

Je crois que l'idée d'être sécurisant, c'est important. Y a un truc dans un bouquin de Cyrulnik (du temps où il écrivait de bons bouquins), sur ce processus, chez la mère chienne -- en fait chez tous les mammifères -- entre danger et sécurité, proximité et distance. Comment la mère pousse à l'expérience, tout en demeurant la "zone de confort" primordiale du chiot et ce qui se passe quand la mère pousse trop loin d'elle et ne sécurise pas ou, au contraire, quand elle sécurise trop.
L'impression que j'ai avec Kador -- et le fait qu'Ermine soit devenue bp + méfiante avec les étrangers depuis qu'elle est avec nous me renforce dans cette idée -- est que nous ne sommes pas assez sécurisants.
En fait, l'histoire, c'est que comme Kador aboyait comme un fou quand on partait, quand il était plus jeune, on avait pensé à de l'hyperattachement (ce qui en fait était idiot, car l'hyperattachement au sens strict est assez rare).
Résultat, on avait tenté de "couper le cordon" un peu brusquement.
Je me demande si l'absence de cohérence de notre part n'a pas "désécurisé" Kador.
Bon, bref, je me pose sans doute trop de questions, je vais finir par faire la psy de mon chien, hein

Mais merci beaucoup pour les idées ; je trouve très intéressante l'idée qu'entre rassurer systématiquement ou faire systématiquement un pas de côté, il faut surtout essayer de s'adapter à la situation.
Toujours cette fameuse histoire de bien "lire" son chien.

Je répondrai plus longuement à mon retour !

[Minosh]

Je crois que l'idée d'être sécurisant, c'est important. Y a un truc dans un bouquin de Cyrulnik (du temps où il écrivait de bons bouquins)

, sur ce processus, chez la mère chienne -- en fait chez tous les mammifères -- entre danger et sécurité, proximité et distance. Comment la mère pousse à l'expérience, tout en demeurant la "zone de confort" primordiale du chiot et ce qui se passe quand la mère pousse trop loin d'elle et ne sécurise pas ou, au contraire, quand elle sécurise trop.

Pour les humains, comme pour les chiens, équilibre souvent difficile à trouver ... Globalement, j'ai l'impression que les chiens instinctivement, adoptent plus facilement la bonne attitude ( sauf si eux mêmes traumatisés). Il me semble que nous, humains, confrontés à toute sortes de théories qui nous font doute, soumis à des rythmes de société pas toujours épanouissants, on fait sans doute bien plus d'erreurs ...

Bon, bref, je me pose sans doute trop de questions, je vais finir par faire la psy de mon chien, hein :r

Je trouve surtout que tu analyses plutôt bien les erreurs passées ...

Toujours cette fameuse histoire de bien "lire" son chien.

Là, c'est sur, tu vas t'en poser des questions !!!

[chance]

Pourrais tu donner le titre de ce livre de Cyrulnik?

[philebe]

je ne sais pas si mes choix étaient les bons lors de ce pique-nique, mais parfois je pense qu'il peut aussi être intéressant que le chien nous voit comme un refuge sécuritaire, ça évite en cas de grand peur qu'il parte justement n'ayant rien de suffisamment rassurant autour de lui.
je sais pas, ça me semble logique.

En étant être sécurisant, on permet au chien d'affronter certaines situations...Pour être considéré comme être sécurisant, il faut surtout penser aussi à ne pas amener le chien au "casse-pipe" régulièrement...[/quote]

Merci à toutes deux, je trouve ça vraiment intéressant. Je me demande si c'est pas ça, le fond de la relation avec le chien, l'élément le plus fort, le plus primordial.
Y a des chiens qui n'aiment pas forcément jouer, ou qui sont pas forcément ultra heureux d'enchaîner des séances de tricks, ou qui sont pas des gros marcheurs --> la relation ne se construit pas forcément à travers ces activités (même si ça marche pour bp). Le truc qui fait que le chien vous fait "confiance", qu'une relation stable et durable s'instaure avec lui, c'est peut-être cet élément qui ne peut pas être mécanisé, qui ne s'apprend pas pendant des séances, à savoir le rôle de référent sécurisant. ça c'est pas une question de méthode ou de recettes, pas quelque chose qui s'apprend dans un livre ou avec des videos youtube.
Et comme je vous disais j'ai parfois l'impression que c'est ça qui manque à Kador: l'assurance que, si je suis là, rien ne peut lui arriver. A la limite, quand il panique et qu'il vient se réfugier dans mes jambes, je trouve ça plus sain que lorsqu'il se met à vouloir fuir à toute berzingue en "m'oubliant" totalement. Mais la 2ème situation arrive beaaaauucoup plus souvent que la 1ère...
Je me dis, par exemple, que cette question du rappel, ça tient aussi à ça (je crois qu'Elizabeth disait des choses similaires sur l'autre forum). Je ne prétends pas être plus intéressant pour mon chien qu'une bonne odeur de crotte, ou un chat qui s'enfuit au loin. Mais j'aimerais quand même rester un point de référence (au sens géographique) pour Kador. Or le coup du "si tu ne viens pas, je m'en vais et te laisse tout seul, comme ça la prochaine fois tu reviendras" ne marche pas, mais alors pas du tout avec Kador.
Et pourtant, y a un truc entre nous -- mais ça se manifeste à l'intérieur et en petit comité
Bon, allez j'arrête là, je pourrai en faire des tartines et c'est pas forcément intéressant, c'est juste que je trouve ça fascinant à quel point la relation avec un "animal" peut être complexe. C'est quelque chose dont on se doute pas du tout avant d'avoir un chien.


Sinon, le bouquin de Cyrulnik, c'est De chair et d'âme (2006, Odile Jacob). Les passages cools sont sur la vulnérabilité et l'attachement, sur le rôle de la sérotonine.

[chance]

Je te remercie j'ai quelques écrits de lui mais pas clui là..
Un autre livre d'Yves Christen qui devrait t'interpeller: l'animal est il une personne?

[philebe]

Merci pour l'info ! Je vais noter sur ma liste pour les vacs