1) On arrive en forêt et on croise un photographe, au milieu de nul part. La bonne dame a eu l'excellent réflexe de se retourner et de ne pas calculer le chien - il y a beaucoup de promeneurs en forêt qui savent ça on dirait. Erreur de ma part, j'ai laissé la longe à 5m. Gümüs se focalise sur la dame à 3-4m, moi je continue d'avancer en disant "laisse, c'est un promeneur". (J'ai commencé à nommer les êtres vivants depuis peu.) Quand la dame tourne un peu, il grogne légèrement mais me suit.
2) En forêt, quand on a bien avancé, je lui retire la laisse. Deux fois il s'est trop avancé, je me suis caché derrière un arbre, il est venu me trouver assez rapidement. J'ai fait pas mal de changements de directions. A chaque fois qu'il passait près de moi, petite caresse. Trois fois je l'ai fait venir à mes pieds ensuite, en m'accroupissant : une fois pour mettre la longe, au retour, deux fois pour lui démêler les pattes. Il s'est assez bien dépensé pendant 30 minutes en libre.
3) Quand on allait quitter la forêt, un petit border surgit de nulle part. Bon, quand il y a un chien c'est cool, mais j'étais en pente, presque au bout de la longe, j'ai donc dû le laisser partir pour éviter le vol plané. Deux cyclistes surgissent ensuite, les maîtres du chien. Gümüs et le border courent devant, à 75m environ, je dis qu'il est gentil et qu'il ne fera rien. Très vite je l'appelle et cours en sens inverse, il est tout de suite venu vers moi, tout content.
4) On quitte la forêt, on croise du monde. Là la longe était à 10m. Une femme arrive vers nous, je m'éloigne vers la gauche, mais Gümüs reste focalisé. Ce salop a été "mordiller" - ou fait semblant, parce qu'il ne l'a pas touché - le sac de cette dame. Celle-ci aussi a très bien réagi, elle a avancé l'air de rien, je lui ai présenté mes excuses en disant que c'était un jeune. Gümüs m'a regardé d'un air perplexe, du genre "boh, elle n'a pas eu peur" !

5) Depuis la sortie de la forêt jusque chez nous, il a observé un peu avec insistance deux trois personnes, mais a su vite ignorer les gens. Un moment donné quelqu'un, que Gümüs avait fixé, est même passé 1m derrière lui, mais il continuait à renifler. Ensuite on a croisé un gros groupe de personnes âgés, certains regardaient Gümüs, mais il était à l'aise, langue qui pend, ne se focalisait pas du tout sur ces personnes. Un moment donné quelqu'un criait un peu fort, Gümüs s'est arrêté, je lui ai dit de venir en courant et il m'a suivi tout joyeux !

Tout ça m'a l'air de confirmer deux choses :
1) Il est plus facile de le travailler quand il s'est détendu/épuisé - ce que Nadine avait confirmé. Le physique est important dans tout ça. En fait, parfois j'oublie que ces scènes de méfiance et de malaise avec les gens ont commencé en même temps que de l'excitation à la maison, des aboiements la nuit, des laisses qui se tendent plus facilement... Disons que ça me rassure, vu que ça me fait rappeler que c'est lié à son âge.
2) Sans être sûr, j'ai l'impression qu'il vaut mieux travailler dans un milieu où il rencontre moyennement du monde. Pas trop, mais pas trop peu non plus. S'il n'y a que peu de personnes, il va se focaliser rapidement sur eux. S'ils sont nombreux ça passe mieux. Mais bon, ça peut aussi être par "fatigue" de faire attention ou par une plus grande crainte qui fait que... Je n'ai pas eu cette impression aujourd'hui, mais je fais attention.