Non, on a tout bonnement un remplacement du mot dressage par éducation.il serait interessant de refaire un petit tour d'horizon de notre ressenti par rapport à ce que partout ailleurs on appelle l'éducation de base (hormis le rappel)... à savoir les positions Assis ! Couché ! Debout ! pas bouger !...
Pour ne pas choquer car le mot dressage ou éducation canine désignent les programmes d'obé et autres..
Voici le point de vue de Chanton,
"DRESCATEUR" ! UN MOT NOUVEAU ? .
DE QUELQUES CONTORSIONS SEMANTIQUES
- éduquer, pour éviter le mot dresser, appelle deux remarques :
1/ éduquer signifie transmettre des connaissances, c’est impossible avec un animal.
2/ dresser (conditionner) en insinuant qu’on ne dresse pas, mais que l’on “éduque” consiste à tromper le public, on dresse (comment faire autrement ?) mais on prétend ne pas le faire, alors pourquoi pas "drescateur"!.
Un minimum de dressage est, hélas !, indispensable, mais il doit être pratiqué avec modération pour permettre de contrôler son chien, comme la loi nous y oblige, et cela s'obtient en quelques heures, et non pour utiliser le chien comme objet de distraction ou de satisfaction de son goût du pouvoir (fréquent chez certains). Une heure suffit pour conditionner son chien à obéir aux ordres simples. L ’obliger à tourner en rond, ainsi que son propriétaire, pendant des semaines revient à considérer que les capacités d’apprentissage du chien se situent à peu près au niveau de celles de l’huître !.
- rééduquer : Nous voici au goulag ? Au laogaï ? Le chien est-il devenu un détenu dangereux ?. Consolons nous en conjuguant à l'impératif présent "rééduquons" !
- éducateur-comportementaliste : On touche au sublime dans la contorsion sémantique ! Un psychologue peut pratiquer la gymnastique ! mais je n’ai jamais vu d’appareils de musculation dans le bureau d’un psychologue...C’est l’un ou l’autre.
Cela dit, un de mes anciens étudiants m'a affirmé, un jour, que le terme éducateur-comportementaliste "passait mieux"..
Franchir une barrière représente certes une dépense d'énergie, se glisser dessous peut être considéré
comme plus facile, il faut juste ramper.
J’ai créé la profession de comportementaliste pour répondre à une demande, et une seule : apporter une aide aux propriétaires de chiens lorsque la relation avec leur chien se dégrade, l’origine de cette dégradation venant le plus souvent de l’impossibilité, pour le chien, de s’adapter à une situation qui est, ou qui devient, incompréhensible pour lui ce qui l'empêche donc de produire la réponse adaptée . Peut-on le “dresser à comprendre” ? Je ne le crois pas. La réponse à ces situations parfois tendues ne peut pas être le dressage, pas plus que le fait de droguer le chien, mais bien l’entretien avec le ou les propriétaires de celui-ci pour leur proposer quelques changements relationnels, dans le but de modifier le comportement du chien. C’est le but de la formation que je dispense.
-déviant, opposant, ("comportements déviants"). Surprenant ! déviant par rapport à une orthodoxie ? une ligne politique ?
un dogme religieux ?
Un chien qui mord son propriétaire n’adopte en rien un comportement “déviant”. Il y a un déclencheur à cette conduite agressive .
-dominant : On ne pouvait pas y échapper ! Dire d'un chien qu'on observe qu'il est dominant alors qu'il est seul est une absurdité. C’est le terme favori des drescateurs, et pour cause, la domination est leur fonds de commerce !.
-sociopathe, phobique, dépressif, schizophrène (mais si !), au cours d’un colloque au Québec, j’ai même entendu l’expression "chien délinquant" employée par un vétérinaire comportementaliste “éminent” bien entendu ! (mais non Québécois?!) , se présentant comme “psychiatre pour chiens “ !. Dans ce genre de démarche il convient “d'étiqueter” le chien comme malade mental, méthode évoquant assez le film “Vol au-dessus d’un nid de coucou” dans lequel les “malades” étaient insidieusement neutralisés , et le “perturbateur” réduit à l’état de légume.
-canin : un éducateur-comportementaliste ”canin” ne peut être qu’un chien !
-éthologie : c’est une science de l’observation, pas une technique d’intervention, certains accaparent ce terme pour l’associer à “éducation” c’est grotesque (Voir aussi l'absurde « équitation éthologique ») et cela révèle, là aussi, une intention de tromper, ou, à tout le moins cela montre que l’auteur du texte ignore le sens du terme .
Si l’on considère que tout comportement nouveau ou d’apparence inexplicable révèle une pathologie, on peut décider que l’animal est “malade” et qu’il y a lieu de le “traiter” ...(actuellement la mode est aux chiens “sociopathes” !) cette vue est-elle désintéressée ?... Si des difficultés relationnelles surgissent dans la relation entre un enfant et le reste de la famille, faut-il médicaliser l’enfant ? L’assommer de Prozac ? Personne (ou presque) ne croit plus à cela. Je tiens à préciser que les vétérinaires indignés par ces pratiques sont nombreux. Et cela est tout à leur honneur.