"In defense of dog" livre de John Bradshaw

[Nouki]

J'ai eu fini de livre le livre fin du mois de janvier. Voici un petit résumée très court des points de ce que j'en retiens :

Les grandes lignes:

- une grande partie du livre est consacrée à l'origine du chien. L'ancêtre est bien le loup préhistorique dont une branche, lors de la période de pré-sédentarisation de l'homme, s'est rapprochée de celui-ci pour devenir le proto-chien. La domestication l'a fait devenir chien.

- le chien est bien un animal de meute. Il ne peut cependant être comparé (dans le sens assimilé) au loup, même libre car ce dernier a depuis des siècles été pourchassé par l'homme et son comportement est donc en fonction. Il ne peut être comparé aux chiens feraux pour les mêmes raisons (ceux-ci ne vivent pas en meute, ils ne peuvent pas se structurer puisqu'ils sont pourchassés). Cependant, un parallèle intéressant peut être fait avec les chiens parias (Ouest Bengal) car ceux-ci vivent près des villages, sans être pourchassés, empoisonnés, chassés,... Ces chiens vivent en meute de 5 à 10 individus mais la meute ne s'organise pas comme celle des loups. (c'est le seul point où je ne suis pas entièrement d'accord. Je dirais "pas tout à fait comme celle des loups". Je ne mets pas en cause ses recherches sur les chiens mais plutôt ses connaissances sur le comportement des loups...).
Bien évidemment de là en découle le fait que l'homme n'est pas le chef de meute du chien, qu'il s'agit de deux espèces différentes et toute la suite que l'on connait déjà mais lui il arrive à le prouver d'un point de vue scientifique, ce qui est très intéressant !

- il souligne l'importance de la domestication dans le comportement actuel du chien.

- il avertit des conséquences de l'élevage actuel pour l'avenir de l'espèce

- il parle des différentes méthodes d'apprentissage. Il est bien évidemment contre les méthodes traditionnelles, basés sur la punition positive (et pour les pires des dresseurs, sur l'utilisation du renforcement négatif - soit infliger une douleur à un chien jusqu'au moment où n'ayant plus le choix, le chien fait le comportement que l'on souhaite. Dès que comportement accompli, la douleur est retirée. Exemple d'utilisation : pour apprendre au chien à donner une balle, on lui tord les oreilles et le frappe jusqu'à ce que, de douleur, il lâche. La torture est ensuite arrêtée.)
Il parle également du conditionnement. Et de l'utilisation de la réflexion, voire du raisonnement et des capacités cognitives. En ce qui concerne le conditionnement répondant, bien évidemment, le chien ne réfléchit pas, il s'agit de réflexes. En ce qui concerne le conditionnement opérant, il n'y a pas utilisation des capacités cognitives. La zone du cerveau utilisée est autre. Les deux méthodes de conditionnement correspondent donc très peu aux capacités du chien.
Le chien est capable de raisonnement mais bien évidemment pas comme l'homme. Il peut, et c'est l'exemple le plus frappant, se représenter (se fabriquer) des cartes géographiques dans son cerveau. Je m'explique. Si on promène le chien dans un endroit inconnu du point A au point B et ensuite du point B au point C, le chien est capable d'aller de lui-même du point A au point C même très éloigné. Il est capable, par un système de mémorisation des odeurs mais aussi de l'environnement de se fabriquer des plans des lieux.

- le chien n'a en principe pas conscience de lui mais il a conscience de certains sentiments qu'il éprouve. Il décrit les différents sentiments (primaires et secondaires) et qq pages sont consacrées aux fameux sentiments de jalousie et de culpabilité. Si le premier existe il est situationnel (comme la dominance !) et ne peut être comparée à la jalousie humaine car pour cela il faudrait déjà que le chien aie conscience de lui ! En ce qui concerne la culpabilité, il est formel, ça n'existe pas chez le chien mais il donne une autre preuve, très intéressante, de celle donnée par Alexandra Horowitz.

[Minosh]

Merci beaucoup Nouki, pour ce résumé qui donne matière à réflexion. Vraiment dommage en tout cas que ce livre ne soit pas paru en français ...
la partie sur les conditionnements de différentes natures est intéressante vues les zones du cerveau concernées et demanderait à être largement approfondie et diffusée !
Pour la notion de meute, la comparaison avec les chiens féraux, c'est plus complexe, tous ne seraient pas pourchassés ... Je me demande si on peut comparer des loups sauvages qui chassent leur proie, à n'importe quel groupes de chiens dont l'instinct de chasse pour se nourrir naturellement semble quelque peu émoussé !
La dépendance vis à vis de la société humaine change vraiment la donne ...
la culpabilité ? Notion très humaine en effet et qui recouvre tellement de cas de figure ... Mais comment désigner le ressenti du chien qui sait qu'il a fait quelque chose qui mécontente gravement son maître : destruction de coussin par exemple, éventrer un sac poubelle etc ? Serait-ce la peur d'une sanction, la crainte de perdre l'amour du maître ? En tout cas, les attitudes fréquentes de soumission lors de tels incidents laisse penser que le chien ne regrette probablement pas son geste (ce qui est beaucoup plus fréquent chez l'humain) mais plutôt les conséquences ... On peut de poser la même question d'ailleurs quand, dans un groupe de chiens habitués à vivre ensemble, l'un transgresse les règles de hiérarchie situationnelles ...
Ce genre de livre a le mérite d'ouvrir des pistes qui permettent de s'interroger sur notre façon de communiquer avec le chien en fonction de sa nature, on est bien au coeur des préoccupations de ce forum et on est encore loin d'avoir fait le tour du sujet !