Mille mercis pour vos messages, ça me fait un bien fou.
Donc Fanny a une anémie hémolytique (et jaunisse). Quand elle est arrivée à la clinique, elle n'avait déjà quasi plus de globules rouges d'où l'urgence de la transfusion.
J'aurai demain soir des résultats plus poussés de la prise de sang qui renseigneront plus sur la cause de cette anémie foudroyante (à la clinique, ils n'ont jamais vu ça, d'ailleurs leurs machines qui analysent le sang ne sont pas programmées pour de tels paramètres).
L'empoisonnement est exclu, il se peut qu'elle ait une anémie hémolytique auto-immune. Ou la piroplasmose. Ou. Ou. De toute façon, dès son arrivée, elle a eu une injection contre la piro. Le problème est qu'elle est déjà à un stade très avancé et donc on craint très fort pour les fonctions hépatiques et rénales malgré la perfusion pour la réhydrater et lutter contre les complications hépatiques et rénales.
Petite Fanette a été formidable, malgré le semi-coma, elle me regardait avec ses yeux tellement confiants et remplis d'amour pendant qu'on la piquait, la perfusait. Egalement quand j'ai dû la laisser pour aller chercher Yono. Son regard quand je lui ai dit "tu attends je reviens"... jamais je ne voudrais la décevoir, elle qui fait tout pour prendre sur elle, pour me faire une absolue confiance...
Retour donc à la clinique avec Yono, à qui j'ai "expliqué" ce qui allait se passer et pourquoi, en essayant d'être comme d'habitude, de ne pas lui communiquer mon stress.
Mais arrivé sur place, clinique = endroit inconnu, odeurs, gémissements des animaux dans leur cage de soin... = un loupiot stressé à fond.
Mais il a pris sur lui et n'a pas bronché pendant qu'on lui rasait la patte et qu'on lui faisait une prise de sang pour juger de sa qualité et comptabilité. Vu que le prélevement de sang (400 ml) se fait dans une veine jugulaire et dure près de 30 min, il a eu un sédatif, qui n'a pas suffi, donc double dose. Ce qui a causé un "durcissement" des veines, donc galère pour pouvoir le piquer. Son cou, enfin, sa gorge a été rasée complètement pour essayer dans les 2 veines jugulaires, dans les 2 pattes avant aussi.
Pendant qu'on prélevait le sang de Yono, je suis restée près de Fanny dans son box. Quand Yono s'est réveillé, on l'a amené près de moi et Fanny. Il était encore stone mais la 1ère chose qu'il a faite, c'est aller près d'elle pour la renifler en remuant la queue et se coucher à côté d'elle. Cette scène m'a bouleversée...
La transfusion allait se faire dans la soirée, il a donc fallu quitter Fanny et rentrer à la maison. Donner à manger à Yono pour qu'il récupère. L'absence de Fanny, le stress...il a eu énormément de mal à se calmer, tournait sans cesse en rond, n'arrivait pas à se poser, gémissait... Il est 23h30 et vient enfin de se coucher.
La véto de la clinique m'a téléphoné pour me dire que la transfusion s'était bien passée et me téléphonera la nuit si problème, sinon demain matin. Je crois que Fanette est en de bonnes mains, la véto m'a fait une super bonne impression, a bien tout expliqué, n'a rien laissé dans le flou, n'a rien caché... le cas de Fanny est très grave, tout se jouera dans les 24h qui suivent. Car avec le sang de Yono, Fanny va reprendre un peu vie mais après il y a le risque que son organisme détruise à nouveau les globules rouges, le risque d'atteinte des reins et du foie, neurologiques aussi. Pour lesquels un traitement plus lourd devra être mis en place pour un résultat qui n'a rien de certain.
Je suis aussi choquée, furieuse que mon véto n'ait pas retenu l'éventualité d'une piroplasmose. Alors que dans la soirée et la nuit d'hier, voyant son état se dégrader, sa température augmenter, le fait qu'elle ne puisse plus se lever, je lui ai téléphoné 2 fois pour insister vu les symptômes piro ou autre très alarmants de Fanny. "Mais non, il n'y a pas de piro par ici. Elle a eu toutes les injections nécessaires, il faut le temps que le traitement agisse, revenez demain matin si sa température n'a pas descendu." Alors que ce matin quand j'y suis retournée en catastrophe vu les 40,5°, il lui a juste fait d'autres injections d'antibiot et antidote contre la mort aux rats et il fallait attendre que le nouvel antibotique agisse. Et peu après, elle avait 41°...
Mais même si la piro était pour lui une hypothèse improbable, même s'il s'avère dans les jours qui viennent que ce n'est pas la piro, il aurait dû la garder sous surveillance, il aurait dû faire une prise de sang ou m'envoyer dare-dare dans une clinique plus équipée.
Mais c'est moi, moi, moi, cette nuit qui aurais dû de moi-même l'y emmener. Mais je ne l'ai pas fait, et je m'en veux terriblement. Je me disais qu'il savait ce qu'il faisait car jusque là, j'ai toujours été très contente de ce véto, aussi bien dans son contact avec les chiens que dans ses diagnostics mais il est vrai, c'était pour des pathologies basiques, pas des trucs plus sérieux.
Oui, Fanette est forte, je sais qu'elle se bat, je l'ai vu dans ses yeux... Pourvu que...
